LES PHOTOGRAPHES A MARSEILLE

Pauline Alioua est née en 1986. Elle fait ses premières photos à l ‘adolescence, inspirée par la pratique de son père, Madani Alioua. Elle étudie la psychologie cognitive et les sciences de la communication. Influencée principalement par le Cinéma, elle se nourrit du travail de cinéastes comme Fellini, Scorsese, Antonioni, Wenders, Kubrick dont elle apprécie la singularité du regard, la force des propos et la poésie. Elle auto-édite et expose à plusieurs reprises Phantomatic en 2016. Aux côtés de son compagnon Chris Garvi avec qui elle vit, voyage et travaille, elle co-édite deux ouvrages, Plein Cœur et Dans le Creux du Manque publié par Arnaud Bizalion. Pauline Alioua développe un travail d’auteure sensible autour de l’être humain, où à partir de questionnements intimes et existentiels elle interroge le monde et le lecteur. Ses images, généralement noir et blanc, oscillant entre le réel et l’onirisme accrochent par leur force narrative et poétique. Sa pratique intensive de l’argentique lui apporte un savoir-faire particulier et marque profondément son identité visuelle et son rapport viscéral à la photographie.
Alfons ALT est né le 29 septembre 1962 à Illertissen, en Bavière, d’une lignée séculaire d’artisans ébénistes. Il s’installe en France en 1985 et travaille comme photographe indépendant dans le domaine de l’édition et des arts plastiques. Il se forme aux procédés anciens chez J.P. et C. Sudre, puis chez J. Guillaumet à Barcelone.
Olivier Amsellem, né le 2 février 1971 à Marseille, vit et travaille à Marseille. Quelque soit le médium utilisé dans son travail, le plus souvent la photographie, l’artiste dirige ses recherches autour de la mémoire, le souvenir, l’abandon, l’effacement et la disparition. Comme s’il devait sans cesse se persuader qu’il existe, son travail enclin à la mélancolie et la nostalgie perce le plus souvent la banalité du quotidien. « lorsque je cadre c’est pour Tuer » Tuer un instant, l’esthétique du cadrage, une composition le plus souvent très précise, révélant parfois comme à la manière d’une sculpture, d’autres formes, une autre lecture. Je regarde peut être un monde qui disparait et j’y cherche les explications dans mon travail.
Principales expositions :
2005 Variation Moderne Villa Noailles
2009 L’architecture de la disparition Villa Noailles
2010 La poétique du Bord, Abbaye de Montmajour Arles
2015 Ile du Levant, Ile de Titan, Villa Noailles

Né en 1979, Driss Aroussi vit et travaille à Marseille. Il est titulaire du DNSEP avec les félicitations du jury à l’école supérieure d’art d’Aix-en-Provence en 2007.

Son travail artistique est polysémique, empruntant plusieurs pistes de recherche, navigant entre expérimentation et forme proche du documentaire : ces deux parts du travail (auxquelles s’ajoutent le dessin et la vidéo) articulent une forme d’engagement politique à l’envie d’inventer toujours à l’endroit où il se trouve.

Il a obtenue une bourse de recherches avec de la Casa Velasquez puis été en résidence à la cité des Arts à Paris et à l’IF de Bamako. Il a participé à plusieurs expositions collectives dont le 59ème Salon de Montrouge, à la Biennale des Jeunes Créateurs de l’Europe et de la Méditerranée, au Panorama de Bourges, etc. Il a eu des expositions personnelles à l’Espace d’art le Moulin à La Valette du Var, à l’école d’art Gérard Jacot à Belfort et à la Bibliothèque Départementale des Bouches du Rhône.

Il a co-dirigé pendant deux ans la revue photographique CHEAP et à présent il co-organise la programmation de la Vitrine d’Arcade avec le collectif dont il fait partie (DEUX). Son travail est présent dans la collection du FRAC PACA, de la ville de Montrouge, du CCR (Centre de Conservation et de Ressources du Mucem) et dans des collections privées.

Né en 1986, France. Vit et travaille à Marseille. Diplômé en 2017 de l’École nationale supérieure de la photographie et en 2010 de l’IEP d’Aix-en-Provence. Son travail photographique s’intéresse à l’action de l’homme sur la paysage et à la redéfinition des usages et de la notion de territoires notamment dans l’espace méditerranéen avec une attention particulière pour l’évolution historique des paysages et l’ethnobotanique. En 2019, il mène deux résidences artistiques dans le cadre de sa recherche sur la Méditerranée, une en Haute-Provence et une dans les Albères en pays catalan. En 2018, exposition de la série Aygalades lors des Rencontres d’Arles, puis projection au FRAC Paca. En 2017, exposition au Palais de la découverte à Paris, du travail réalisé en collaboration avec les laboratoires INSERM de Marseille sur un rapprochement historique et poétique entre l’épilepsie et Hercules furieux d’Euripide.

Né en 1972 à Rome, Marco Barbon vit et travaille en France depuis 2001.

Titulaire d’un doctorat en Esthétique de la Photographie à l’EHESS de Paris, depuis 2005 il entame une recherche artistique personnelle, dont émergent ses deux problématiques de prédilection : d’une part la temporalité de l’image, de l’autre la zone de frontière entre la réalité et le rêve, le document et la fiction.

Auteur des livres Asmara Dream (Filigranes, 2009 ; réédité en 2016), Cronotopie (Trans Photographic Press, 2010), Casablanca (Filigranes, 2011), Les pas perdus (Poursuite, 2014), Asmara (Be-Pôles, 2014), El Bahr (Filigranes, 2016) et The Interzone (CLF, 2017), ses œuvres sont régulièrement exposées en France et à l’étranger et font partie de plusieurs collections privées.

Née à Casablanca, Maroc. Diplômée de l’École de la chambre syndicale de la couture Parisienne, Paris, France. Diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie, avec les félicitations, Arles, France. Diplômée de l’ENSEP avec les félicitations, Aix-en-Provence, France. Vit et travaille à Marseille, France.

J’ai commencé à pratiquer la photographie au début des années 2000 suite à des remises en cause personnelles très fortes. La dimension fragile de la vie s’est imposée à moi et la photographie a fonctionné comme une béquille existentielle. Face à une réalité difficile à appréhender- comme la maladie dans la série « Autoportrait au rideau rouge » (2002), ou encore dans la série « Un parterre de roses » (2001-2008), la photographie a agi comme un nouvel organe de sens. D’emblée, j’ai placé ma pratique dans le champ de l’intime. Aujourd’hui, mon travail débouche sur des sujets plus ouverts comme la famille, le désir, la perte, le deuil et l’enfermement et touchent à l’universel. Dans « Photos Souvenirs », je crée, à partir de mes archives personnelles, un album imaginaire comme une traversée des apparences. Je déconstruis le mythe de la famille idéale afin laisser émerger une image plus nuancée et convoquer la matière noire absente de ces photographies-là. Je me sers de la fonction faussement décorative de la broderie pour en donner un sens différent qu’elles avaient dans la mythologie familiale. Ce travail lent et précis est la métaphore d’une fabrique minutieuse de soi et du temps qui passe. Je cultive une approche protéiforme de la création en développant des installations à travers lesquelles j’interroge l’identité, la construction de soi. J’utilise des matériaux qui peuplent l’univers domestiques (napperons, mouchoir avec monogramme brodé, torchon, drap de trousseau…). À travers les objets triviaux que je crée et brode, je renverse la hiérarchie des arts. Le philosophe Jacques Derrida a écrit : « Ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire mais l’écrire » Dans « Ce qu’on ne peut pas dire » et « Ce qu’on ne peut pas voir », l’écriture et le dessin sont une forme de résistance au silence. Je parle du silence des femmes face à leurs désirs et la difficulté d’accepter son corps en tant qu’objet désirant.

Patricia Boucharlat (née en 1980 au Puy en Velay) vit et travaille à Marseille. Elle est diplômée de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Marseille en 2006 (DNSEP avec mention). Artiste polymorphe, son travail mêle étroitement la photographie, l’installation et le dessin. Ses expositions personnelles récentes comprennent notamment Singularité Pittoresque à la Galerie Territoires Partagés, Marseille (2019), Non loin de la mer, La Vitrine – Galerie Art-Cade, Marseille (2019) Histoires Naturelles, Espace GT, Marseille (2018), nothing special, à l’Hôtel Le Ryad, Marseille (2017), Chimères Végétales, Le PLAC, Toulon (2017) etc … ; En parallèle de ses expositions, elle aime collaborer avec d’autres artistes. Elle est entre autre co- fondatrice de l’AtelieRnaTional en 2010, et en 2013 elle réalise la scénographie du spectacle Neiges pour la Cie Okkio. Elle développe également des interventions artistiques liées à sa pratique et travaille avec des institutions telles que le FRAC mais aussi avec un réseau d’associations : La Forêt en Papier, Arts et Développement etc …
« Les paysages que je propose sont comme des miroirs du réel mais un réel un peu transformé, décalé. Cadrés par la photographie, je considère ces images moins comme des paysages ouverts que comme des espaces ambigus nous proposant plusieurs histoires. J’ai toujours été sensible à la mise en scène, au décor, à l’artefact ; je pense notamment aux panoramas, ces décors peints du 18ème siècle, véritables œuvres à sensation, qui ont provoqué des émotions fortes auprès du public. Il y a quelque chose d’extrêmement fascinant dans ces dispositifs de représentation du paysage. De même, les belvédères ou « points de vue remarquables » que nous rencontrons lors de nos voyages sont pour moi une source d’inspiration. La présentation d’une photographie, la manière dont je la donne à voir est de fait déterminante dans mon travail. Je fais ainsi attention à ce que chaque image reçoive une attention particulière afin de révéler sa singularité. La photographie permet l’intuition, permet de se laisser guider par des impressions. Ensuite, vient le temps de la création, celui où choisissant précisément les images que je vais présenter, je pense également à leur mise en scène. Comment faire dialoguer les photographies entre elles, composer l’espace, mettre en lien cet agencement du végétal et de l’artifice. Mes recherches sur le paysage m’ont amené à m’intéresser à la notion philosophique allemande de stimmung (def: humeur, ambiance). La stimmung permet d’appréhender comment la notion de paysage, par un acte intellectuel autant que plastique, se détache de celle de nature et de comprendre par là que tout paysage est une double exposition: de son concepteur comme de celui qui le regarde. » Patricia Boucharlat, 2019.
Né en 1964 à Paris, Éric Bourret vit et travaille dans le Sud de la France et en Himalaya. Son oeuvre d’«artiste marcheur» , s’inscrit dans la lignée des Land-Artists Anglais et des photographes-arpenteurs de paysages. Depuis le début des années 1990, Il parcourt le monde à pied, traversant tout horizon à toute altitude, effectuant des prises de vues photographiques qu’il nomme « expérience de la marche, expérience du visible ». Dans ces images, Éric Bourret exprime les transformations sensorielles et physiques profondes que provoque la marche. L’expérience du trajet parcouru exacerbe la perception et la réceptivité au paysage. Au cours de ses marches, de quelques jours à plusieurs mois, selon un protocole conceptuel précis qui détermine le nombre et les espacements des prises de vue, l’artiste superpose différentes vues du même paysage sur un seul négatif. Ces séquences intensifient et accélèrent l’imperceptible mouvement des strates géologiques et fige l’éphémère temporalité de l’homme. L’accident, l’imprévu sont assumés dans ce concept de saisies photographiques aléatoires. Cet éphéméride photographique désintègre la structure de l’image initiale et crée une autre réalité mouvante, sensible. L’image née de ce « feuilleté temporel » est vibrante, oscillante, presque animée. Des séries plus factuelles insèrent date, lieu, durée, distance parcourue et transmettent ainsi le rythme et l’espace de ce carnet de marche. Elles témoignent d’une expérience subjective, ainsi qu’il le confie lui-même : « Je suis constitué des paysages que je traverse et qui me traversent. Pour moi, l’image photographique est un réceptacle de formes, d’énergie et de sens. » Depuis 1990, son travail a fait l’objet de nombreuses expositions et acquisitions dans les musées et Centres d’art, en Europe, aux États-Unis et en Afrique, notamment the Finnish Museum of Photography à Helsinki ; the Museum of Contemporary Art of Tamaulipas au Mexique ; le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice ; le Musée Picasso à Antibes ; la Maison Européenne de la Photographie de Paris. En 2015-19, il a participé à plusieurs expositions : la 56e Biennale de Venise ; Joburg Contemporary African Art, Afrique-du-Sud ; Start à la Saatchi Gallery de Londres ; Shenzhen Art Museum, Chine ; L’Espace de l’Art Concret, Mouans-Sartoux, France ; Sapar Contemporary, New-York ; Xie Zilong Art Museum, Chine.

Chris Boyer voit la lumière pour la première fois dans les années 60 à Marseille. Ses parents gardent précieusement  dans un coffret de bois les traces de son enfance et des événements qui rythment la vie familiale. Il grandit dans un univers habité par les images et les souvenirs qu’elles immortalisent. Avec le temps, la photo devient chez lui un besoin vital qui avec le temps envahit son quotidien : Chris Boyer fait des photos comme il respire.

Autodidacte, il puise dans une culture photographique illimitée des sources d’inspiration et des connaissances techniques qui donnent à son travail ce caractère inclassable.

Il fait l’expérience, à la manière de Henri Cartier-Bresson, de la sérendipité, la quête de l’instant décisif que le hasard lui offrira ou pas, mais qu’il ne manquera pas de fixer. Sa rencontre avec le travail d’Antoine D’Agata l’encourage à explorer plus avant des territoires considérés longtemps comme obscurs, Chris peut tout photographier, sans tabous. S’il s’emploie à suspendre le temps qui passe au travers de ses images foisonnantes et éclectiques, son sujet de prédilection reste l’humain. Et c’est sans relâche, avec respect et sensibilité, qu’il s’immerge dans l’univers de ses semblables, sans jamais se montrer intrusif, inspiré par le regard bienveillant d’un Joseph Koudelka.

Obsessionnel, il se retrouve dans les préoccupations de Noboyushi Araki lorsqu’il décrit sa démarche d’analyse d’un  travail que l’on pourrait qualifier de pléthorique, s’interrogeant sur son évolution quant à ses propres obsessions.

Pendant ce temps, la vie passe et Chris Boyer photographie, comme il accomplirait un acte de résistance, comme pour en retenir la substance. Pour finir, il garde précieusement en tête les propos de William Klein qui, selon lui, remettent toute chose à la place qui lui est due : si quelqu’un se souvenait de 100 de mes photos, ce qui est improbable, cela ne représenterait jamais qu’une seconde de ma vie de photographe.

Premières photos à l’âge de 15 ans avec un Nikkormat. Exerce divers métiers au cours de ses nombreux voyages avant de se lancer dans la photographie au début des années 90. Prix du Jury Noir et Blanc Ilford en 1996.
Développe très tôt un travail d’auteur sensible au plus près de ses sujets qu’il révèle dans leur plus profonde vérité. Explorer et documenter des fragments de vie, traces éphémères ou indélébiles, par l’observation de la présence particulière de lieux, d’êtres et de choses
Née à Marseille d’une mère Maltaise et d’un père franco-suisse, marin de profession, Orianne Ciantar Olive passe une partie de son enfance en Camargue. Sa jeunesse, marquée par les déménagements et les voyages, l’emmènera de métropole en Guyane, d’Europe aux Amériques. Titulaire d’un master en cinématographie, d’un DU de criminologie puis enfin d’un diplôme de journaliste, elle associe très vite la photographie à son goût pour l’investigation, oscillant entre documentaire et fictions du réel. En 2004, alors résidente à Damas en Syrie, elle expose pendant le festival international de photographie d’Alep et devient photographe indépendante de presse. Elle couvre alors l’actualité à l’international et voyage au Japon, aux États-Unis, au Cambodge, au proche orient, au Liban, au Maghreb, en Jordanie et en Europe. Après avoir intégré les services photos de titres de la presse quotidienne régionale, elle devient journaliste pour un magazine mensuel dont elle est aujourd’hui rédactrice en chef. Orianne travaille une photographie personnelle qui explore le rapport à l’existence, à l’histoire et à l’identité. Désormais focalisée sur les projets au long cours, ses travaux ont été exposés au Head On à Sydney, à l’IPF à Melbourne, au Borderline center de Tokyo, à la New York Art Fair ou dernièrement au festival In Cadaques. Elle a été lauréate en 2011 du prix 30 under 30 woman photographers, mention spéciale du jury du prix Rehabimed en 2012 et lauréate du prix documentaire Kontinent photo awards en 2014. Elle est représentée par le studio Hans Lucas depuis juillet 2019.
Philippe Conti vit et travaille à Marseille. En 2001, Médecins Sans Frontières co-produit son travail intitulé « Chronique Palestinienne », qui débouchera sur une exposition et une revue traduite en cinq langues. En 2004, il publie aux éditions Images en Manoeuvres un ouvrage intitulé « On dirait le sud… ». En 2006, suit le livre « Djelem, djelem ». En 2008, « Fragment » un travail réalisé en Jordanie auprès de réfugiés Irakien victimes de la guerre est remarqué par le jury de Photographie.com et sera exposé à la BNF. Parallèlement, il est sélectionné – grâce à son travail sur le Plan d’Aou à Marseille – par John Davies alors curateur projet Cities On The Edges à Liverpool, qui rassemble six grandes villes portuaires Européennes. Une exposition et l’édition d’un livre ont été présentées en novembre 2008 à Liverpool alors capitale européenne de la culture. Il assure par la suite la direction artistique du projet « La nouvelle ville » avec le collectif Transborder qui rassemble photographes, iconographe, vidéaste, créateur sonore, graphiste avec lesquels il présentera une exposition au J1 dans le cadre de Marseille – Provence 2013 capitale européenne de la culture. Ses recherches photographiques posent la question de l’altérité. Il essaie d’interroger ce concept à la fois d’un point de vue ethnologique et ontologique en posant la question de l’autre dans un contexte géographique et social où l’identité revêt à la fois une dimension individuelle et collective. C’est le plus souvent dans le cadre immédiat de la vie quotidienne, les espaces intimes où les gens mènent leur vie que ce travail prend forme. Il collabore régulièrement avec la presse et les institutions culturelles. Philippe Conti fait partie depuis janvier 2010 de l’agence coopérative de photographes PICTURETANK.
Né en 1961 à Marseille, vit et travaille à Marseille et Paris. Photographe associé de l’Agence Magnum Photos. Antoine d’Agata quitte la France en 1983 pour une dizaine d’années. Alors qu’il séjourne à New York en 1990, son intérêt pour la photographie le conduit à s’inscrire à l’International Center of Photography où il suit notamment les cours de Larry Clark et de Nan Goldin. De 1991 à 1992, il est stagiaire au bureau éditorial de Magnum, à New York. En 1993, il revient en France et interrompt son travail de photographe durant quatre ans. En 1998 paraissent ses deux premiers ouvrages, De Mala Muerte et De Mala Noche. L’année suivante, la galerie Vu commence à distribuer ses photographies. En 2001, il publie Hometown et remporte le prix Niepce. En septembre 2003 est inaugurée à Paris l’exposition intitulée 1001 Nuits, qu’accompagne la sortie de deux ouvrages, Vortex et Insomnia. L’année suivante, il intègre Magnum Photos et publie son cinquième livre, Stigma. En 2004 toujours, il tourne son premier court-métrage, Le Ventre du monde. L’année suivante paraît Manifeste. En 2006, le photographe tourne sa première fiction, Aka Ana, à Tokyo. Sans port d’attache depuis 2005, Antoine D’Agata photographie à travers le monde. « Une photographie se définit à travers et au sein même de l’acte où elle naît. Le geste photographique devient l’équivalent de l’acte perceptif lui-même. Par la transgression de la frontière séparant ordinairement le photographe de son sujet, je suis devenu l’objet de mes images, acteur contraint de mon propre scénario. L’art ne peut exister dans un espace séparé de la vie. Mon projet photographique est une prise de conscience autobiographique. Je documente ce que je vis pendant que je le vis, dans l’impossibilité d’exister hors de la photographie qui s’est greffée sur mes peurs et mes désirs, et s’en nourrit comme d’une chair vivante. » Antoine d’Agata
Après une formation en Archéologie à l’Université de Florence, Ezio D’Agostino étudie la photographie à la Scuola Romana di Fotografia de Rome. Sa démarche artistique résulte de sa formation d’archéologue : il pose son attention sur la stratification historique et culturelle du paysage, en invitant le spectateur à réfléchir sur les systèmes de construction de la société contemporaine et de ses imaginaires. Ses photographies ont été exposées dans plusieurs festivals internationaux et au sein de grandes institutions, parmi lesquels : Noorderlicht International Festival (Pays-Bas), International Center of Photography (USA), GetxoPhoto (Espagne), Centre National de l’Audiovisuel (Luxembourg), Le Bal (France), FotoGrafia Festival Internazionale di Roma (Italie), Paris Photo (France), FotoLeggendo (Italie), Biennale d’Architecture de Venise (Italie). Il est auteur des livres Alphabet (2015) et NEOs (2019), publiés par la maison d’édition Skinnerboox. Il vit à Marseille.

Né en 1982, Pierre-Emmanuel Daumas grandit à Nice, il est diplômé de l’Ecole Supérieure d’Art de Saint-Luc à Liège en 2004. Attaché a la photographie plasticienne, très vite dans son travail on retrouve une approche qui mélange documentaire et fiction dont les « supports / sujets » oscillent entre portrait et paysage. Il est co-fondateur de l’espace photographique « Fermé le lundi » basé a Marseille. Il intervient depuis 2007 dans les milieux scolaires et sociaux afin d’ouvrir la photographie à un public plus large. Depuis 2019 il anime des ateliers photo a la Fontaine Obscure à Aix-en-Provence.

Je fuis le spectaculaire, le feu d’artifice. Je cherche avant tout l’expression de quelque chose de pur dans ce qu’il a de commun. C’est en partie la raison pour laquelle ma photographie est une photographie de terrain. Et même si je voyage pour me libérer de certaines contraintes, mes photos pourraient être faites ici ou ailleurs. Elles ne portent pas en elles l’identité d’un lieu ou d’un moment mais cherchent avant tout à valoriser l’essence d’un sentiment porté par une sujet anonyme. Ce qui m’intéresse est d’une certaine manière ce point de bascule qui peut exister « entre l’être et l’oubli ». Derrida nous enseigne que la signification comme signe est une absence au coeur même de la présence. La distance que j’opère à la prise de vue, me permet ce dialogue contenant /contenu. La notion de souvenir écran est souvent au centre de ma démarche. Mes photographies sont « celles que j’aurais voulu faire » et possèdent souvent une dimension allégorique ou onirique. Le sujet que je photographie se révèle dans une image qui me guidera, « une image pour vivre avec ».

Diplômée de l’Ecole nationale Louis Lumière, l’auteure vit depuis 2008 à Marseille. Hélène a séjourné dans l’Arctique avec les Inupiaks d’Alaska et a embarqué régulièrement en haute mer pour sa série Marins. De ces expériences immersives, elle souhaite interroger les différentes façons dont les humains entrent en relation avec le vivant, plus particulièrement en Méditerranée.  Tout en intégrant d’autres formes d’expression dans son travail ( vidéo, danse contemporaine ) elle ouvre ses pratiques à différents publics au travers de projets participatifs. Sa dernière série, Noces, prix Polyptyque, a été exposée à la galerie Binôme, Paris, à l’abbaye de Silvacane (13 ), à la galerie du 5ème, Marseille, et au festival Photomed. L’ouvrage, paru en janvier 2018 aux éditions sun/sun, connait un succès critique. Son travail sur la Méditerranée fait l’objet d’un fond photographique aux Archives Départementales des Bouches-du-Rhône et d’acquisitions à l’artothèque intercommunale Ouest Provence et au Fonds communal d’art contemporain de la Ville de Marseille.
« Une poétique de l’habiter »
« Ce que ces explorations dans les fondements de la connaissance ont révélé, ce n’est pas une science alternative, « indigène » plutôt qu’occidentale, mais quelque chose qui se rapprocherait d’une poétique de l’habiter. Je soutiens que c’est dans le cadre d’une telle poétique que doivent être compris les récits des Cree portant sur des animaux qui décident eux-mêmes de s’offrir aux humains, les histoires des Aborigènes sur les ancêtres surgissant des points d’eau, les tentatives de Janácek pour transcrire les sons de la nature et les efforts de mon père pour me faire découvrir les plantes et les champignons de la campagne. » Tim Ingold, Marcher avec les dragons
Née en 1955, à Marseille. Vit et travaille à Marseille et à Lyon.

Dans le cadre de Septembre de la photographie à Lyon, Monique Deregibus propose l’exposition «Aux habitants des villes » au centre d’art de Saint-Fons. L’ensemble se compose d’images extraites de son imposant travail publié sous la forme d’un livre – « Hôtel Europa » – ainsi que d’une série inédite consacrée à Las Vegas. Les grands tirages d’Hôtel Europa se distribuent en deux ensembles «topographiques »: les vues de Sarajevo et celles d’Odessa auxquels s’ajoute l’unique image (un wagon ouvert, faisant fenêtre sur l’infini) réalisée à Marseille. «Monique Deregibus ne pratique pas un art de l’image transitive: les légendes ne précisent pas les lieux ou les moments, les images parlent d’elles-mêmes en maintenant le sens ouvert. Les vues offrent toutefois des motifs récurrents. La plupart du temps des architectures à partir de points de vue surhaussés, des manières de vedute pointant sur des bâtiments aux surfaces éraflées, quand les structures ne sont pas elles-mêmes en péril. Ces espaces héritiers d’une histoire du paysage conceptuel – l’esthétisation de la nature dénaturée – forment le décor abandonné des tragédies historiques. On imagine sans peine quel tourment a précédé le temps des images: des pluies d’obus, des rafales d’armes automatiques, des cris. Le silence qui règne en chaque photographie résonne du poids de l’histoire. La lumière détourne toutefois ces représentations de tout sentiment dépressif. Une lumière méditerranéenne, avec un soleil haut et des ombres franches, flatte les couleurs et il règne ainsi une atmosphère paradoxale. Cela est moins vrai en considérant les vues réalisées à Odessa, mais il s’agit ici d’organiser une forme de désillusion. En effet, l’artiste confie volontiers qu’elle espérait retrouver après un long voyage l’Odessa révolutionnaire du Potemkin, et qu’elle n’a trouvé là qu’une cité standardisée. Le fameux escalier du film d’Eisentein n’aboutit-il pas à l’Hôtel Odessa ? Une salle présente de petites images réalisées récemment à Las Vegas. Monique Deregibus revient d’une certaine manière vers un sud américain qu’elle avait beaucoup photographié sur un mode minimaliste il y a de nombreuses années. Désormais, à grand renfort de couleur, elle observe la ville où viennent mourir tous les espoirs de grandeur dans les fastes du kitsch. Les seuls personnages qui apparaissent sont ceux des homeless. Il y a ainsi dans l’art de Monique Deregibus une tentative de représenter l’histoire, les utopies et des désirs comme s’il en allait d’une fatalité.»

Michel Poivert, Septembre de la photographie 2008, Lyon

À partir du désert du Nouveau-Mexique 1989-1999, 10 années d’ obsession en quelque sorte, et en noir et blanc. Un travail qui dort toujours à sa manière, peu montré,  un travail essentiel pour mon rapport à la photographie. Car il y faut toujours une bonne dose de folie douce, d’ incompréhensible à soi-même pour découvrir dans l’après coup, tout ce qui/quoi  d’ essentiel était déjà logé là… Disjonction entre la surface lissée et apaisée de la photographie souvent présentée en très grand format  d’ avec l’histoire particulièrement violente qui a été vécue là. Ce n’ est que beaucoup plus tard, dans l’ après coup de ma pratique photographique que je comprendrai ce qui déjà se logeait là, une espèce d’ image apaisée et en suspens,  telle qu’elle voile et dévoile à la fois, véhiculant presque toujours la mémoire d’ une histoire chaotique de cris et de guerre. Voici ce à quoi je me suis attelée dans   l’ ensemble de mon travail, et ce n’ est pas un hasard si plus tard je me suis rendue dans des villes  traumatisées, telles que Sarajevo, Beyrouth, Nicosie, Kaliningrad… Alors, si «le petit livre rouge,» réalisé à partir d’un quartier spécifique de Valence le haut fut ma première aventure éditoriale,  produite en parallèle avec mes déplacements au désert,  je ne cesserai plus désormais de vouloir réaliser des livres. Car il y a dans la photographie et le livre un rapport étroit d’appartenance et de statut, comme un double rôle joué par la reproduction, à la fois instrument critique et solution artistique qui me paraît essentiel. Monique Deregibus

Photographe scientifique puis publicitaire dans les années 80, Arnaud du Boistesselin travaille pour de grandes agences publicitaires sur des budgets grand-public et pour des magazines de luxe comme les titres de l’éditeur Condé-Nast. Dans les années 90, tout en continuant son travail de journaliste du « luxe » il commence un travail sur le monde arabe et plus particulièrement l’Egypte qu’il a habité pendant quinze ans. Le Caire est un sujet d’inspiration sans fin, son travail commence le 11 septembre et finit avec la prise du pouvoir par Abdel Fattah al-Sissi et l’armée.
Abandon et solitude sont les deux concepts de bases de son travail. La vie au Caire ne correspondant pas à ce qu’il y a vu dans les images des autres, il commence alors une série de portraits de rue en caméra cachée. La misère, l’abandon par le pouvoir d’un peuple qui n’en peut plus reste l’axe de ce corpus difficilement acceptable. L’accumulation des situations donne encore ce sentiment d’oppression. Dans le même temps il parcourt le Caire et fait un inventaire des immeubles khédiviaux du Centre- Ville, intérieur et extérieur. Une des particularités de ces photographies est l’absence totale d’habitants rendant encore plus prégnantes ces grandes surfaces intérieures théâtrales et le luxe décati des années superbes. A son arrivée à Marseille, à nouveau il travaille sur la ville comme il l’a fait, auparavant sur Alger ou Tunis. Son travail, essentiellement numérique, permet d’aller très profondément dans l’écriture photographique. Par delà le document ethnographique se révèle un regard d’une proximité qu’il accentue par des tirages d’une densité exacerbée. Il traite et imprime lui-même son travail en noir et blanc.
Michaël Duperrin vit et travaille à Marseille depuis 2017, où il a trouvé un port d’attache adéquat. Il partage son temps entre sa pratique artistique, une activité journalistique pour le magazine Réponses Photo et des stages et workshops. Expositions en France et à l’étranger dans des festivals (Fictions Documentaires, Rencontres Photographiques de Lorient, Chroniques Nomades, Photomed Quinzaine Photographique Nantaise, Promenades Photographiques de Vendôme, Photo de Mer, Rencontres photographiques du 10 ème MAP Toulouse, Ping Yao, Photo Fringe Pnohm Pehn des galeries Immix Imagineo Lab Artyfact Le Lac gelé et des lieux publics (Chapelle des Pénitents bleus de La Ciotat, MK 2 bibliothèque, Eglise Saint Merri, Maison des artistes de Téhéran…) Livres : « Odysseus, l’Autre monde », éditions sun/sun, 2019, accompagné de textes de Thierry Fabre et Pierre Bergounioux.  « En son absence », Séguier, 2010 postface Christian Caujolle. « Transports sans fin », autoédition, 2004. Publications dans Paris Match, Le Monde Diplomatique, Les Inrockuptibles, Le Magazine Littéraire, Fisheye, Photo Nouvelle, Réponses Photos, France Photographies, Latences…) Membre du Studio Hans Lucas depuis 2015 A la frontière de l’intime, de la fiction et du document, chacune de mes séries explore un aspect du monde, de la matière des images et de l’inconscient. Je procède selon une méthode d’enquête sauvage, faite d’allers et retours entre intuition et réflexion, et nourrie à diverses sources : histoire, anthropologie, philosophie, psychanalyse, arts, littérature, et surtout mes obsessions. Enfant, j’étais fasciné par la photo d’un oncle mort avant ma naissance. Ni ma mère ni ma grand-mère n’en avaient bouclé le deuil. Je passais des heures, littéralement absorbé, à rêver devant ce portrait. Le seuil des Enfers a ainsi été le lieu de mon enfance. J’ai longtemps eu la conviction que, comme l’oncle, je ne sortirai pas vivant de la trentaine. Deux décennies et une dépression plus tard, je débutai conjointement la photographie et une analyse. Orphée aux Enfers m’a indiqué une issue et fourni une fiction théorique.  Le poète obtient de ramener Eurydice des Enfers, mais il transgresse l’interdit de la regarder avant qu’ils ne soient revenus au jour. A l’instant même où il la voit, elle redevient une ombre ; il essaye de la retenir, mais sa main se referme sur le vide. La photographie, pour moi, se joue sur ce seuil entre présence et absence, dans ce geste qui tente de se saisir ce qui s’efface pour mieux le laisser s’en aller. Elle ouvre à la dimension d’un temps stratigraphique où coexistent toutes les époques, qui est le temps a-chronologique de l’inconscient.
Ma pratique artistique est une tentative de donner forme à l’informe archaïque, de faire face aux fantômes, de fouiller les placards pour savoir de quels cadavres ils sont tapissés, et que ceux-ci tombent en poussière. Une tentative de produire une inscription sur un tombeau vide (Didi-Hubermann) ou « un lieu pour l’absence » (Fédida). De « plier le chaos » pour rendre le monde habitable (Deleuze). Car c’est dans le monde qu’à lieu l’expérience, et qu’il s’agit de s’inscrire. La photographie n’est pas le réel, qui échappe dans sa complexité, bien que le référent paraisse adhérer à la photo (Barthes). Mon approche, résolument plastique et subjective, tente de documenter l’expérience du monde, et ainsi, peut-être, d’en saisir quelque chose. C’est la stratégie baroque : si l’accès au réel est toujours médié par des mots et des images porteurs d’illusion, il reste possible d’affirmer l’artifice, de jouer de l’illusion et de la fiction, et par là, d’accéder à quelque vérité. Pour cela, la photographie – trop pleine de l’illusion de la présence – ne me suffit pas. Ainsi je recoure à la vidéo, à l’écrit, à l’installation, pour construire des dispositifs d’expérience articulant des matériaux, voix et points de vue multiples. Singulière, ma démarche s’inscrit dans une famille de « matérialistes spirituels » (Giacomelli, Pasolini, Godard, Opalka, Willaume, Bourcart, d’Agata, Abdessemed, Pernot…) qui ont en commun de pratiquer le montagel’hybridation, et de parler à la fois du monde, du sujet et du medium.
Né en 1983, Grégoire Édouard est un photographe indépendant originaire d’Ardèche qui vit et travaille à Marseille depuis 2015. Depuis 2007 il mène un travail personnel, ou en collaboration avec d’autres auteurs (écrivain, chorégraphe), il est également enseignant en photographie à l’école de design graphique ECV/Aix-en-provence depuis 2016. En 2019, il obtient le Diplôme de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles (ENSP). De 2010 à 2012, il arpente à pied le territoire Ardéchois en compagnie de l’écrivain Jean- Jacques Salgon, un recueil de textes et de photographies est rassemblé dans une édition, Sept chemins en Ardèche. Puis de 2012 à 2015, il collabore pour un projet à 4 mains avec l’artiste Bastien Mignot pour un projet mêlant photographies, vidéos et performances intitulé Alors qu’un certain nombre de choses avaient disparu. Actuellement, un projet de livre qui rassemblera les photographies de sa longue recherche paysagère Bruissement (2010-2018) est en préparation.
Dans sa pratique photographique Grégoire Édouard, a pour préoccupation principale les questions liées à la place de l’homme au sein de la biosphère. Sa pratique photographique est guidée par de nombreuses marches, et tente de restaurer les liens qui nous lient aux êtres, aux choses et aux lieux. Elle prend naissance dans la rencontre de l’ordinaire et tente d’en célébrer sa présence. Fragmentée, sans artifice, l’écriture puise sa force dans la sensorialité alliée à l’expérimentation du dehors comme un mouvement de l’intérieur vers l’extérieur (et inversement). Sa démarche nécessite du temps, un temps pour vivre pleinement l’expérience artistique et en dégager tout superflu, elle réside dans l’accomplissement d’une pratique : des séjours immersifs, des marches effectuées quotidiennement, la simplification de ses outils de travail et la quête d’une plus grande liberté d’agir. Dans son dernier travail Bruissement il tente déconstruire la dichotomie entre nature et culture, en proposant une approche multiple, sensorielle et vivante, qui retissent des relations entre l’humain et le reste du vivant. Un projet de livre qui rassemblera les photographies de cette longue recherche (2010- 2018) est en cours de préparation.
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