Benitah Carolle

Photos Souvenirs-le déguisement
Présentation du travail

Née à Casablanca, Maroc. Diplômée de l’École de la chambre syndicale de la couture Parisienne, Paris, France. Diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie, avec les félicitations, Arles, France. Diplômée de l’ENSEP avec les félicitations, Aix-en-Provence, France. Vit et travaille à Marseille, France.

J’ai commencé à pratiquer la photographie au début des années 2000 suite à des remises en cause personnelles très fortes. La dimension fragile de la vie s’est imposée à moi et la photographie a fonctionné comme une béquille existentielle. Face à une réalité difficile à appréhender- comme la maladie dans la série « Autoportrait au rideau rouge » (2002), ou encore dans la série « Un parterre de roses » (2001-2008), la photographie a agi comme un nouvel organe de sens. D’emblée, j’ai placé ma pratique dans le champ de l’intime. Aujourd’hui, mon travail débouche sur des sujets plus ouverts comme la famille, le désir, la perte, le deuil et l’enfermement et touchent à l’universel. Dans « Photos Souvenirs », je crée, à partir de mes archives personnelles, un album imaginaire comme une traversée des apparences. Je déconstruis le mythe de la famille idéale afin laisser émerger une image plus nuancée et convoquer la matière noire absente de ces photographies-là. Je me sers de la fonction faussement décorative de la broderie pour en donner un sens différent qu’elles avaient dans la mythologie familiale. Ce travail lent et précis est la métaphore d’une fabrique minutieuse de soi et du temps qui passe. Je cultive une approche protéiforme de la création en développant des installations à travers lesquelles j’interroge l’identité, la construction de soi. J’utilise des matériaux qui peuplent l’univers domestiques (napperons, mouchoir avec monogramme brodé, torchon, drap de trousseau…). À travers les objets triviaux que je crée et brode, je renverse la hiérarchie des arts. Le philosophe Jacques Derrida a écrit : « Ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire mais l’écrire » Dans « Ce qu’on ne peut pas dire » et « Ce qu’on ne peut pas voir », l’écriture et le dessin sont une forme de résistance au silence. Je parle du silence des femmes face à leurs désirs et la difficulté d’accepter son corps en tant qu’objet désirant.

Téléphone
06 14 84 00 07
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