Né en 1979, Driss Aroussi vit et travaille à Marseille. Il est titulaire du DNSEP avec les félicitations du jury à l’école supérieure d’art d’Aix-en-Provence en 2007.
Son travail artistique est polysémique, empruntant plusieurs pistes de recherche, navigant entre expérimentation et forme proche du documentaire : ces deux parts du travail (auxquelles s’ajoutent le dessin et la vidéo) articulent une forme d’engagement politique à l’envie d’inventer toujours à l’endroit où il se trouve.
Il a obtenue une bourse de recherches avec de la Casa Velasquez puis été en résidence à la cité des Arts à Paris et à l’IF de Bamako. Il a participé à plusieurs expositions collectives dont le 59ème Salon de Montrouge, à la Biennale des Jeunes Créateurs de l’Europe et de la Méditerranée, au Panorama de Bourges, etc. Il a eu des expositions personnelles à l’Espace d’art le Moulin à La Valette du Var, à l’école d’art Gérard Jacot à Belfort et à la Bibliothèque Départementale des Bouches du Rhône.
Il a co-dirigé pendant deux ans la revue photographique CHEAP et à présent il co-organise la programmation de la Vitrine d’Arcade avec le collectif dont il fait partie (DEUX). Son travail est présent dans la collection du FRAC PACA, de la ville de Montrouge, du CCR (Centre de Conservation et de Ressources du Mucem) et dans des collections privées.
Né en 1972 à Rome, Marco Barbon vit et travaille en France depuis 2001.
Titulaire d’un doctorat en Esthétique de la Photographie à l’EHESS de Paris, depuis 2005 il entame une recherche artistique personnelle, dont émergent ses deux problématiques de prédilection : d’une part la temporalité de l’image, de l’autre la zone de frontière entre la réalité et le rêve, le document et la fiction.
Auteur des livres Asmara Dream (Filigranes, 2009 ; réédité en 2016), Cronotopie (Trans Photographic Press, 2010), Casablanca (Filigranes, 2011), Les pas perdus (Poursuite, 2014), Asmara (Be-Pôles, 2014), El Bahr (Filigranes, 2016) et The Interzone (CLF, 2017), ses œuvres sont régulièrement exposées en France et à l’étranger et font partie de plusieurs collections privées.
Née à Casablanca, Maroc. Diplômée de l’École de la chambre syndicale de la couture Parisienne, Paris, France. Diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie, avec les félicitations, Arles, France. Diplômée de l’ENSEP avec les félicitations, Aix-en-Provence, France. Vit et travaille à Marseille, France.
J’ai commencé à pratiquer la photographie au début des années 2000 suite à des remises en cause personnelles très fortes. La dimension fragile de la vie s’est imposée à moi et la photographie a fonctionné comme une béquille existentielle. Face à une réalité difficile à appréhender- comme la maladie dans la série « Autoportrait au rideau rouge » (2002), ou encore dans la série « Un parterre de roses » (2001-2008), la photographie a agi comme un nouvel organe de sens. D’emblée, j’ai placé ma pratique dans le champ de l’intime. Aujourd’hui, mon travail débouche sur des sujets plus ouverts comme la famille, le désir, la perte, le deuil et l’enfermement et touchent à l’universel. Dans « Photos Souvenirs », je crée, à partir de mes archives personnelles, un album imaginaire comme une traversée des apparences. Je déconstruis le mythe de la famille idéale afin laisser émerger une image plus nuancée et convoquer la matière noire absente de ces photographies-là. Je me sers de la fonction faussement décorative de la broderie pour en donner un sens différent qu’elles avaient dans la mythologie familiale. Ce travail lent et précis est la métaphore d’une fabrique minutieuse de soi et du temps qui passe. Je cultive une approche protéiforme de la création en développant des installations à travers lesquelles j’interroge l’identité, la construction de soi. J’utilise des matériaux qui peuplent l’univers domestiques (napperons, mouchoir avec monogramme brodé, torchon, drap de trousseau…). À travers les objets triviaux que je crée et brode, je renverse la hiérarchie des arts. Le philosophe Jacques Derrida a écrit : « Ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire mais l’écrire » Dans « Ce qu’on ne peut pas dire » et « Ce qu’on ne peut pas voir », l’écriture et le dessin sont une forme de résistance au silence. Je parle du silence des femmes face à leurs désirs et la difficulté d’accepter son corps en tant qu’objet désirant.
Chris Boyer voit la lumière pour la première fois dans les années 60 à Marseille. Ses parents gardent précieusement dans un coffret de bois les traces de son enfance et des événements qui rythment la vie familiale. Il grandit dans un univers habité par les images et les souvenirs qu’elles immortalisent. Avec le temps, la photo devient chez lui un besoin vital qui avec le temps envahit son quotidien : Chris Boyer fait des photos comme il respire.
Autodidacte, il puise dans une culture photographique illimitée des sources d’inspiration et des connaissances techniques qui donnent à son travail ce caractère inclassable.
Il fait l’expérience, à la manière de Henri Cartier-Bresson, de la sérendipité, la quête de l’instant décisif que le hasard lui offrira ou pas, mais qu’il ne manquera pas de fixer. Sa rencontre avec le travail d’Antoine D’Agata l’encourage à explorer plus avant des territoires considérés longtemps comme obscurs, Chris peut tout photographier, sans tabous. S’il s’emploie à suspendre le temps qui passe au travers de ses images foisonnantes et éclectiques, son sujet de prédilection reste l’humain. Et c’est sans relâche, avec respect et sensibilité, qu’il s’immerge dans l’univers de ses semblables, sans jamais se montrer intrusif, inspiré par le regard bienveillant d’un Joseph Koudelka.
Obsessionnel, il se retrouve dans les préoccupations de Noboyushi Araki lorsqu’il décrit sa démarche d’analyse d’un travail que l’on pourrait qualifier de pléthorique, s’interrogeant sur son évolution quant à ses propres obsessions.
Pendant ce temps, la vie passe et Chris Boyer photographie, comme il accomplirait un acte de résistance, comme pour en retenir la substance. Pour finir, il garde précieusement en tête les propos de William Klein qui, selon lui, remettent toute chose à la place qui lui est due : si quelqu’un se souvenait de 100 de mes photos, ce qui est improbable, cela ne représenterait jamais qu’une seconde de ma vie de photographe.
Né en 1982, Pierre-Emmanuel Daumas grandit à Nice, il est diplômé de l’Ecole Supérieure d’Art de Saint-Luc à Liège en 2004. Attaché a la photographie plasticienne, très vite dans son travail on retrouve une approche qui mélange documentaire et fiction dont les « supports / sujets » oscillent entre portrait et paysage. Il est co-fondateur de l’espace photographique « Fermé le lundi » basé a Marseille. Il intervient depuis 2007 dans les milieux scolaires et sociaux afin d’ouvrir la photographie à un public plus large. Depuis 2019 il anime des ateliers photo a la Fontaine Obscure à Aix-en-Provence.
Je fuis le spectaculaire, le feu d’artifice. Je cherche avant tout l’expression de quelque chose de pur dans ce qu’il a de commun. C’est en partie la raison pour laquelle ma photographie est une photographie de terrain. Et même si je voyage pour me libérer de certaines contraintes, mes photos pourraient être faites ici ou ailleurs. Elles ne portent pas en elles l’identité d’un lieu ou d’un moment mais cherchent avant tout à valoriser l’essence d’un sentiment porté par une sujet anonyme. Ce qui m’intéresse est d’une certaine manière ce point de bascule qui peut exister « entre l’être et l’oubli ». Derrida nous enseigne que la signification comme signe est une absence au coeur même de la présence. La distance que j’opère à la prise de vue, me permet ce dialogue contenant /contenu. La notion de souvenir écran est souvent au centre de ma démarche. Mes photographies sont « celles que j’aurais voulu faire » et possèdent souvent une dimension allégorique ou onirique. Le sujet que je photographie se révèle dans une image qui me guidera, « une image pour vivre avec ».
Dans le cadre de Septembre de la photographie à Lyon, Monique Deregibus propose l’exposition «Aux habitants des villes » au centre d’art de Saint-Fons. L’ensemble se compose d’images extraites de son imposant travail publié sous la forme d’un livre – « Hôtel Europa » – ainsi que d’une série inédite consacrée à Las Vegas. Les grands tirages d’Hôtel Europa se distribuent en deux ensembles «topographiques »: les vues de Sarajevo et celles d’Odessa auxquels s’ajoute l’unique image (un wagon ouvert, faisant fenêtre sur l’infini) réalisée à Marseille. «Monique Deregibus ne pratique pas un art de l’image transitive: les légendes ne précisent pas les lieux ou les moments, les images parlent d’elles-mêmes en maintenant le sens ouvert. Les vues offrent toutefois des motifs récurrents. La plupart du temps des architectures à partir de points de vue surhaussés, des manières de vedute pointant sur des bâtiments aux surfaces éraflées, quand les structures ne sont pas elles-mêmes en péril. Ces espaces héritiers d’une histoire du paysage conceptuel – l’esthétisation de la nature dénaturée – forment le décor abandonné des tragédies historiques. On imagine sans peine quel tourment a précédé le temps des images: des pluies d’obus, des rafales d’armes automatiques, des cris. Le silence qui règne en chaque photographie résonne du poids de l’histoire. La lumière détourne toutefois ces représentations de tout sentiment dépressif. Une lumière méditerranéenne, avec un soleil haut et des ombres franches, flatte les couleurs et il règne ainsi une atmosphère paradoxale. Cela est moins vrai en considérant les vues réalisées à Odessa, mais il s’agit ici d’organiser une forme de désillusion. En effet, l’artiste confie volontiers qu’elle espérait retrouver après un long voyage l’Odessa révolutionnaire du Potemkin, et qu’elle n’a trouvé là qu’une cité standardisée. Le fameux escalier du film d’Eisentein n’aboutit-il pas à l’Hôtel Odessa ? Une salle présente de petites images réalisées récemment à Las Vegas. Monique Deregibus revient d’une certaine manière vers un sud américain qu’elle avait beaucoup photographié sur un mode minimaliste il y a de nombreuses années. Désormais, à grand renfort de couleur, elle observe la ville où viennent mourir tous les espoirs de grandeur dans les fastes du kitsch. Les seuls personnages qui apparaissent sont ceux des homeless. Il y a ainsi dans l’art de Monique Deregibus une tentative de représenter l’histoire, les utopies et des désirs comme s’il en allait d’une fatalité.»
Michel Poivert, Septembre de la photographie 2008, Lyon
À partir du désert du Nouveau-Mexique 1989-1999, 10 années d’ obsession en quelque sorte, et en noir et blanc. Un travail qui dort toujours à sa manière, peu montré, un travail essentiel pour mon rapport à la photographie. Car il y faut toujours une bonne dose de folie douce, d’ incompréhensible à soi-même pour découvrir dans l’après coup, tout ce qui/quoi d’ essentiel était déjà logé là… Disjonction entre la surface lissée et apaisée de la photographie souvent présentée en très grand format d’ avec l’histoire particulièrement violente qui a été vécue là. Ce n’ est que beaucoup plus tard, dans l’ après coup de ma pratique photographique que je comprendrai ce qui déjà se logeait là, une espèce d’ image apaisée et en suspens, telle qu’elle voile et dévoile à la fois, véhiculant presque toujours la mémoire d’ une histoire chaotique de cris et de guerre. Voici ce à quoi je me suis attelée dans l’ ensemble de mon travail, et ce n’ est pas un hasard si plus tard je me suis rendue dans des villes traumatisées, telles que Sarajevo, Beyrouth, Nicosie, Kaliningrad… Alors, si «le petit livre rouge,» réalisé à partir d’un quartier spécifique de Valence le haut fut ma première aventure éditoriale, produite en parallèle avec mes déplacements au désert, je ne cesserai plus désormais de vouloir réaliser des livres. Car il y a dans la photographie et le livre un rapport étroit d’appartenance et de statut, comme un double rôle joué par la reproduction, à la fois instrument critique et solution artistique qui me paraît essentiel. Monique Deregibus
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