Damien Bouticourt Côté galerie
Lieu culturel historique à Marseille, installée sur La Canebière, la librairie Maupetit – Actes Sud s’est dotée depuis décembre 2014 d’un espace d’exposition dédié à la photographie : Côté galerie. Rencontre avec Damien Bouticourt son directeur.
Propos recueillis par Christophe Asso
Comment est venue l’idée d’installer une galerie dédiée à la photographie au sein de la librairie ?
L’idée en revient à Jean-Paul Capitani, l’un des fondateurs d’Actes Sud, qui a toujours souhaité faire des librairies des lieux culturels riches et complets avec une offre multiple comme cela a déjà été réalisé à Arles.
Quelle est la direction artistique de la galerie ?
La programmation des expositions se fait en fonction de coups de cœurs et de rencontres ; il y a souvent une volonté de témoigner, de montrer l’humain dans sa richesse et sa diversité au sein du monde qu’il créé et façonne, sans masquer les réalités. Il s’agit de capter l’intérêt de tous, d’inviter tous les publics au plaisir de voir, au plaisir de la découverte à l’émerveillement… Avec pour vocation de promouvoir le travail de photographes, connus ou méconnus.
L’exposition d’un travail photographique est-elle conditionnée à une publication afférente ?
Nombreuses ont été les expositions où il n’y avait aucune publication à mettre en avant. Cela n’est pas une obligation.
Le commissariat de la dernière exposition, AMORCE, était assuré par Flore Gaulmier. Assurez-vous vous-même le commissariat de certaines expositions ?
La plupart du temps, les photographes qui viennent à la galerie ont déjà exposé soit qu’ils font vivre dans différents lieux un même travail soit que c’est pour eux une pratique courante. Dans tous les cas, il y a une discussion, des échanges entre nous trois, la troisième personne étant Jean-Jacques Horvat qui participe activement à la scénographie. Très rarement, mais alors pour de bonnes raisons, tout a été pensé avant (parfois sur plan) et il n’y a plus qu’à accrocher.
Lieu de diffusion atypique, ni galerie privée, ni associative, quel en est le modèle économique ?
Plus qu’une galerie tel que le terme s’entend généralement, cet espace d’exposition vit grâce à l’activité de la librairie. Nous n’avons pas de moyens de production même si nous prenons parfois certains frais à notre charge ; les ventes sont laissées en intégralité aux photographes. C’est un élément auquel je tiens, l’inverse me semblerait aujourd’hui injuste et injustifié. Ce modèle sera peut-être amené à évoluer ; il permet aujourd’hui une grande liberté de programmation…
Quels sont les prochains temps forts de la galerie ?
En mars, une exposition rétrospective sur le travail de Jean-Claude Gautrand qui était venu voir la salle d’exposition l’an dernier et avait très envie d’y accrocher ses tirages ; Pascal Bonneau, Michaël Serfaty, Dan Aucante, Christian Ramade. Pour 2021, la deuxième exposition « Amorce » et d’autres temps forts avec Valentine Vermeil, Arnaud Du Boistesselin notamment. Tout est déjà rempli, j’ai ouvert le calendrier 2022…