Aurélien Meimaris Abîmes
Abîmes est un ensemble de séries relevant de ce que l’on peut nommer la méta-photographie. C’est à dire une photographie auto-réflexive, qui interroge sa propre nature en tant que médium. J’y explore les frontières et les porosités entre différents niveaux de réalités. Cela prend la forme d’un corpus d’images aux natures et statuts différents. Formes tableaux, photographies retouchées ou non, photographies d’inspiration vernaculaire au smartphone, captures d’écran sur Skype, Google Street View ou dans des jeux vidéos, mises en abîmes déréalisantes, tentatives de capture d’un imaginaire collectif volatile… Devant chaque image, le spectateur est amené à exercer une interprétation à plusieurs degrés, à établir des connexions hyper-textuelles et à s’interroger sur la nature de ce qu’il lui est donné à voir et sur sa propre lecture des images.
Faux
2019
Captures d’écran réalisées sur Google Street view & Google Earth Pro.
Formats variables
À Edouard Levé
Waiting for reality
2019 – work in progress
Captures d’écran vidéo réalisées dans le jeu vidéo GTA V
Présentées sur écrans, en vidéo-projection
Ce travail fait suite à la série Looking for reality, également réalisée dans GTA V mais à partir de captures d’écran fixes présentées comme des photographies. Utiliser des images en mouvement permet d’induire la notion de temporalité et de lenteur. Cela souligne l’absurdité d’un monde programmé qui tourne en boucle sur lui même. Car même si les jeux vidéos du même type que GTA V sont nommés « mondes ouverts » pour signifier la liberté des joueurs de faire des choix et se promener à leurs guises dans des décors virtuels de grandes tailles, il s’agit bel et bien de mondes clos. Nous sommes ici confrontés aux limites d’un tel monde (irréalisme, intelligences artificielles bloquées, répétitions, gestuelles étranges, bugs…).
Vestiges
2015
100 x 150 cm
Une image est affichée sur un écran d’ordinateur. Elle est photographiée avec un appareil quelconque (reflex, webcam, téléphone portable…). La photographie obtenue est affichée sur un nouvel écran puis re-photographiée avec un nouvel appareil. L’opération est répétée jusqu’à ce que l’image d’origine ne soit plus identifiable à force d’être déformée par les prises de vues successives. Le titre de l’image finale obtenue est composé des mots clés rentrés dans le moteur de recherche pour trouver l’image d’origine et le titre du fichier téléchargé.
Le Quatrième mur
2016 – work in progress
50 x 75 cm
Au théâtre, le quatrième mur désigne la séparation imaginaire entre les comédiens sur scène et les spectateurs dans la salle. L’expression briser le quatrième mur désigne le moment où les comédiens s’adressent directement au public et, au cinéma, quand des acteurs le font par le biais de la caméra. Il s’agit d’une technique de métafiction.
Ces photographies représentent le moment précis où les personnes que je photographiais sur le vif se rendent compte de ma présence. Le moment précis où leur regard croisent le mien à travers mon objectif, à travers le quatrième mur. Il s’agit à chaque fois de personnes se trouvant en situation de représentation (photos de famille, selfie, réseautage, meeting politique, tournage…).