Patricia Lubinu L'intelligence de la main
Chef de fabrication à l’imprimerie CCI depuis sa création, Patricia Lubinu s’apprête à tirer sa révérence. Rencontre avec une femme au service de la culture depuis près de 40 ans, qui place la relation avec ses clients au premier plan.
Propos recueillis par Christophe Asso
Patricia, j’aimerais que vous me racontiez votre parcours, comment vous en êtes venue à travailler dans l’imprimerie.
C’est un parcours tout ce qu’il y a de plus classique. Je n’avais pas très envie de continuer mes études, et j’ai rencontré quelqu’un qui venait de monter une imprimerie, CCI (NDLR : acronyme de Création Communication Impression). C’était en 1986. L’imprimerie, je ne savais pas forcément ce que c’était. Comme beaucoup de monde, je lisais des livres, mais je ne savais pas forcément comment c’était fabriqué. Cette personne m’a donné envie d’aller plus loin. Il a monté l’imprimerie et très vite, je suis passée à la fabrication, parce que c’était réellement ce qui m’intéressait. Il m’a appris les papiers, il m’a appris comment marche une offset. Il m’a appris les gens, surtout. Connaître les gens de l’imprimerie parce que c’est un tout petit monde. À l’époque, les gens étaient vraiment investis dans leur travail. Maintenant aussi, mais avec une approche qui est quand même différente. C’étaient souvent des familles de conducteurs offset, de photograveurs. C’était toute une connaissance et un respect. Il y avait vraiment une transmission. Il faut savoir qu’avant, dans un temps très lointain, les imprimeurs avaient le droit de port d’épée. Pourquoi ? Parce que les ouvriers du livre savaient lire. C’était vraiment une responsabilité et c’étaient des gens qui étaient investis dans leur travail. C’est un monde qui m’a vraiment plu, qui n’était pas forcément féminin. Les femmes étaient souvent au façonnage. Le façonnage c’est vraiment l’intelligence de la main, parce que pour faire des paquets ou pour liasser des pages, on ne réfléchit plus, mais il faut que votre main sache faire.
D’un geste juste.
Exactement. Le façonnage c’est encore un autre métier, mais l’objet final est toujours livré à l’imprimerie. Quand on parle d’imprimerie, c’est beaucoup de corps de métier qui s’enchaînent avec des maquettistes qui à l’époque faisaient même le lettrage. Après, on est passé à la Compugraphic, puis à la PAO, et à chaque fois dans la tragédie, parce que tous ces métiers-là se perdaient au fur et à mesure des évolutions. Il y a des gens qui arrivaient en bout de course qui partaient à la retraite, ou alors le passage était vraiment difficile. C’étaient des mondes qui ne se croisaient pas forcément. Les maquettes à l’époque, les gars faisaient les montages avec des lettres en plomb. C’était un autre univers.
Ce métier d’homme, petit à petit, s’est féminisé, sauf aux machines. Parce que les machines, c’est lourd, parce qu’il y a le papier avec des feuilles grand format. Une rame de papier, ça peut peser jusqu’à 30 kilos. Quand je suis arrivée à l’imprimerie, le passage était en train de se faire. On passait de la Compugraphic à la PAO. On travaillait quand même sur des films avec de l’argentique, ce qui voulait dire aussi beaucoup de pollution, mais on ne s’en rendait pas compte. C’est un peu comme avec la voiture, avant on n’avait pas de pots catalytiques mais on roulait.
Il n’y avait pas une conscience de la pollution que cela pouvait engendrer.
Pas du tout. On était là pour travailler. L’imprimerie c’est de la production, donc on n’arrêtait pas. Ça pouvait tourner jour et nuit. C’était un autre regard.
Combien étiez-vous à l’époque, en 1986 ?
On était une quinzaine, un peu plus, peut-être. On faisait des travaux beaucoup plus basiques, des choses relativement simples. Cependant, déjà, on était quand même en grand format en quatre couleurs, avec retiration.
Retiration ?
C’était une presse Miller et c’était terrible. On tournait les machines avec de grands volants. Par contre, il y avait de super conducteurs qui savaient créer les couleurs à l’œil. Ils n’avaient pas besoin d’avoir la photo. Ils savaient, c’était vraiment leur domaine, une chasse gardée, mais c’étaient des gens qui avaient une très grosse expérience et une très bonne formation.
Y avait-il de la concurrence à l’époque sur Marseille ?
Il y en a toujours eu. Elle était beaucoup plus sévère que maintenant, puisque maintenant, il ne reste plus grand monde sur le marché. Mais à l’époque, il y avait déjà une bonne concurrence. Il y avait de grosses imprimeries, de grandes cartonneries, et il y avait surtout des façonniers. Ça, c’est essentiel. Il y avait le fameux APIK, qui était à Sainte-Anne, puis qui a migré à Aubagne. Il y avait Pascal, il y avait Thévenon, il y avait d’autres façonniers. Petit à petit, tout le monde a fermé.
Pour quelles raisons ?
Pour des raisons économiques, essentiellement. Les imprimeries ont mis la clé sous la porte aussi, les façonniers ont suivi. Non pas tant que le marché de l’impression s’est restreint, mais il s’est déplacé, notamment en Europe de l’Est, Italie, Espagne, Maghreb et en Pologne.
C’était il y a une bonne vingtaine d’années. Maintenant, il y a une conscience qui s’est recréée à ce niveau-là. C’est-à-dire que beaucoup de donneurs d’ordre restent ici parce qu’ils savent très bien qu’au-delà des coûts, quand on parle d’écologie et que les imprimés arrivent de Tchéquie, le transport est un facteur important.
Ce n’est pas tout d’avoir du papier PEFC (NDLR : Le Programme de Reconnaissance des Certifications Forestières – Programme for the Endorsement of Forest Certification – est une organisation internationale de certification forestière, créée en 1999, promouvant la gestion durable des forêts).
Il y a ce qui est marqué sur la publication et tout le reste.
Il y a la réalité et elle n’est pas forcément proprette. Ce sont des coûts, mais après, il faut avoir les moyens de ses ambitions. Si vous voulez quelque chose qui rentre dans un cadre bien précis, bien “propre” au niveau écologique, vous ne pouvez pas faire imprimer en Tchéquie ou en Russie.
Bien sûr, c’est une volonté.
Une volonté aussi de faire vivre les entreprises françaises, parce que, petit à petit, il va en rester deux, trois, de gros imprimeurs, et c’est tout. Nous avons rapidement pris le terrain de la qualité en privilégiant le rapport humain aussi, et la qualité au détriment de la quantité. C’est très bien de faire de la quantité, je ne remets pas ça du tout en cause, mais ce n’était pas mon travail. Ça ne me plaisait pas, ça ne m’intéressait pas, à part quand il s’agit de faire de gros tirages. On est obligé, parce qu’on a des tirages politiques lors des élections, mais sinon tout le reste, toute l’activité de CCI est sur la qualité. Ça ne pouvait pas être autrement, parce que les gens, maintenant, sont dans un process de fabrication. On a bien essayé, au tout début du numérique, de se dire : “On ne regarde pas les fichiers et on imprime.” Cela a été un fiasco total ! On passait plus d’heures sur les fichiers qu’à imprimer. C’est vraiment un état d’esprit et il faut former son équipe. Ça ne se crée pas comme ça.
C’est pour cette qualité que vous êtes réputés. Il y a une qualité de travail et on vient vous chercher pour ça.
Oui. Vous voyez, c’est 30 ans de boulot. 30 ans où il y a eu, au niveau de la direction, des investissements intelligents qui ont été faits, notamment sur la huit (NDLR : Presse Offset Huit couleurs). On est la première huit grand format, on est la première HP (NDLR : Hewlett-Packard) grand format.
Puis on forme vraiment les gens. Ils vont encore partir en Espagne. C’est pareil pour le service PAO, on a récupéré les photograveurs de l’entreprise CPG basée à Marseille. On a récupéré tous les gens, c’est-à-dire des gens qui étaient déjà très bien formés, des scanneristes de métier pour les mettre à la PAO, parce que là aussi, le système a changé. On ne travaillait plus sur des films, mais directement sur des plaques (NDLR : le procédé CTP – Computer To Plate -). C’était donc compliqué pour un imprimeur parce que c’était un monde qu’on ne connaissait pas. On a recruté tout le monde. On les a mis là et ils y sont toujours d’ailleurs. Ce sont même les directeurs de l’entreprise désormais. Tout ça s’est fait en marchant.
C’est un univers dans lequel vous vous êtes sentie bien dès le départ ?
Oui, j’ai tout de suite aimé ça. J’ai aimé le contact avec le papier, avec les encres. En fait, j’ai vraiment eu une formation très empirique. J’ai beaucoup écouté, mais j’ai aussi beaucoup travaillé. On va dire que j’ai été formée en technique par tout mon panel d’ouvriers qui sont au top niveau, mais aussi par les graphistes, parce que chaque fois, c’est une évolution. C’est la demande qui fait évoluer. Nous avons une technique, mais cette technique-là, pour qu’elle évolue, il faut que l’intelligence humaine nous fasse évoluer, et après, on vous propose. On va jusqu’au bout.
C’est une collaboration.
Exactement. C’est pour ça que je me refuse à faire certains devis si je n’ai pas vu la personne. Ça ne sert à rien, parce que je ne sais pas vraiment ce que la personne veut.
L’intérêt de discuter du projet avec le client.
Oui, parce qu’on peut aller très loin, et là vous allez être content. Si je me contente d’un couché brillant, de quelques indications, ce n’est pas cher, c’est bien, c’est beau, mais ce n’est pas ce que vous désirez. Comme il y a maintenant un gros décalage entre la connaissance théorique et la connaissance du terrain, quelquefois, ça mène à des clashs.
Si on sent que le choix de papier ne correspond pas au visuel que l’on reçoit, on bloque. Je préfère ne pas imprimer. Là, je vais parler avec les gens. Je crois que c’est un milieu où il y a beaucoup de contact humain et en même temps, une dimension technologique importante.
C’est toute une chaîne de réflexion et de compétences au service d’un objet. Si on parle d’un livre de photographie, par exemple, vous êtes le dernier maillon de la chaîne. Avant, il y a le photographe, le graphiste, l’éditeur, le photograveur.
On est très fier lorsque les produits sont finis, quand on reçoit les livres, parce que maintenant, on est obligé d’avoir des façonnages extérieurs vu qu’il y a plus de façonniers à Marseille. Tous les livres partent soit en Italie pour des façonnages très importants, soit dans la région de Toulouse.
On dit que les Italiens sont les meilleurs au niveau du façonnage. Qu’en pensez-vous ?
Ils sont bons. Tous les livres qualitatifs, on les leur confie. Ce sont des gens qui sont encore investis, à l’ancienne, c’est-à-dire qu’ils vont nous appeler s’il y a un problème, s’ils voient qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Ils sont vraiment bien.
Qui sont les pays producteurs de papier ?
L’Italie notamment, avec Fedrigoni. Il y a l’Espagne, les Pays-Bas, l’Allemagne. J’essaye de privilégier des papiers proches.
Toujours pour les mêmes raisons.
Je suis une fervente convaincue. J’essaie d’avoir des papiers qui sont fabriqués en Europe, ce qui engendrera le moins d’impact. La technologie fait qu’on évolue vers des produits qui vont être, entre guillemets, propres. Un jour, sans doute, les formats 65x92cm et 70x102cm, seront traités en HP.
C’est toute une évolution de la société qui est en marche.
Après, il ne faut pas se focaliser là-dessus car on est tellement allé loin dans la désindustrialisation que 90% de la production vient de Chine ou d’ailleurs. C’est vrai que ça me fait un petit peu sourire.
Au niveau du matériel, des machines offset.
Les principaux fabricants sont allemands.
Cela a-t-il évolué aussi par rapport à vos débuts ?
Non, ce sont toujours les Allemands. Certaines presses Heidelberg ont 50 ans. La HP, c’est encore autre chose. Je pense que ce sont des machines qui vont s’user beaucoup plus vite. Évidemment, puisqu’on leur demande d’aller beaucoup plus vite, avec une intelligence complètement différente. On est dans l’électronique et plus dans la mécanique.
C’est l’ensemble du secteur qui a évolué. Maintenant, tout est informatisé. Il y a de moins en moins de manipulations physiques.
Tout ça, c’est terminé.
Cela a-t-il été un passage compliqué ?
Cela a été un passage douloureux parce qu’au niveau du personnel, ce n’étaient plus du tout les mêmes personnes.
C’étaient les années 90 ?
Oui. Ils n’ont pas suivi, parce que quand vous avez été formé toute votre vie à travailler sur du film, des montages compugraphics, ou même faire des maquettes découpées, ce n’était pas évident. C’est là où nous sommes passés à la PAO, mais on y a mis du temps. On a eu la chance qu’à cette époque-là, l’équipe de CPG soit libre et on a carrément repris l’équipe. On a eu le chef de fabrication, qui est parti à la retraite après. C’est comme une vie, une entreprise. C’est comme une vie humaine.
Il y a des passages plus ou moins douloureux. Il y a de grands bonheurs aussi, des investissements qui se font, les gens qu’il faut mettre à niveau. Ce sont des colères. Maintenant, ça va, c’est beaucoup plus calme, mais avant, on avait des grandes colères dans les années 90, début 2000. Après, l’évolution se fait. On est passé à autre chose.
Le fait que vous travailliez beaucoup avec le secteur culturel, vous l’attribuez justement à cette exigence de qualité et à cette attention aux rapports humains ?
Tout à fait. C’est un secteur qui est quand même très demandeur. C’est un secteur qui ne demande qu’à évoluer. Les sujets sont intéressants, mais ils sont très pointus. En 30 ans d’activité je crois que j’ai eu deux impayés, alors qu’au début on nous mettait en garde : “ Attention, ce sont des artistes, des fous ! ”
Très vite, la culture est devenue votre clientèle principale ?
Oui, pour moi, parce qu’il y avait un autre secteur d’activité quand même, qui était tout ce qui concerne les mairies. À l’époque, c’était Monsieur Malka qui le gérait. C’était l’ancien gérant de CCI.
C’est vrai que, naturellement, je me suis tourné vers vous quand j’ai compris l’intérêt de faire travailler des acteurs du territoire, de ne pas forcément chercher à payer moins cher en travaillant avec l’Europe de l’Est par exemple.
C’est certain qu’on ne pourra jamais, au niveau prix, les concurrencer. Les salaires étant ce qu’ils sont ici et ce qu’ils sont là-bas. Cela ne vaut pas que pour CCI, cela vaut pour tous les imprimeurs français. On est tous malheureusement, dans ce schéma-là. Après, il y a des aides européennes qui se créent et ici en France il n’y a absolument rien. Après, il y aura la volonté politique de maintenir une indépendance française ou pas.
Vous faites de plus en plus de livres de photographie. Comment expliquez-vous cette orientation ?
On a des gens qui sont très bien formés à la PAO. Les images, il faut les contrôler, il faut les optimiser. Puis on sait très bien quel papier associer avec quelles images, et parce qu’on a cette HP (NDLR : HP Indigo 12000 Digital Press) qui est rentrée, qui peut générer entre 50 et 300 livres au maximum, sur des paginations bien spéciales et des papiers équivalents, et qui est au top niveau.
Tout à l’heure vous me disiez qu’on ne peut pas la considérer comme de l’impression numérique.
C’est une véritable presse avec des encres liquides. Je trouve que c’est meilleur que de l’offset ! Nous avons quand même mis notre meilleur conducteur dessus. C’est quelqu’un qui a formé les autres, qui connaît parfaitement les papiers, parce que ça, l’adéquation entre le papier et l’image, l’encre, c’est top niveau et c’est notre nouveau cheval de bataille.
Ça va faire un an qu’elle est rentrée. Au début, on a eu des déboires. C’est compliqué quand on change un process de fabrication. Lorsqu’on a l’habitude et que ça tourne bien, et que d’un coup, on change et on fait autre chose, ce n’est pas si évident que ça. Maintenant on est sur la bonne voie, ça marche et ça marche très bien !
Est-ce une technologie que vous souhaitez développer au sein de CCI ?
Oui, parce que, franchement, le rendu image est bluffant.
Cela correspond donc toujours à votre exigence de qualité.
On peut faire de l’hexachromie, mais là aussi, il faut qu’il y ait la demande. Personne ne sait le faire parce que ça n’a jamais été fait.
En quoi consiste l’hexachromie ?
C’est la méthode américaine, avec des couleurs qui peuvent être très vives. C’est-à-dire que le vert, c’est du vert. Le violine, c’est du violine, parce que c’est un ajout donc c’est de la quadrichromie à laquelle on ajoute trois couleurs. C’est autre chose. On peut même créer des Pantone.
Y a-t-il des représentants qui viennent vous voir pour vous présenter de nouveaux produits ?
Non, pas vraiment. C’est nous qui allons voir ce qui se passe sur les salons. Maintenant, ce n’est plus mon domaine, mais la direction se déplace à Paris. Ils sont invités à Barcelone. Ils sont invités pour des démonstrations des machines les plus performantes. Après, c’est une question d’argent. C’est une négociation et on essaie de tirer au maximum pour avoir les meilleurs produits.
Pour revenir aux livres de photographie, les auteurs viennent à l’impression ? Avez-vous un contact direct avec l’artiste, le créateur ?
Oui, au tirage. Ce que je vous disais tout à l’heure, c’est qu’on a vraiment des rapports qui sont forts avec les gens. C’est tout l’intérêt.
Comprendre le processus créatif.
Le photographe qui veut tirer très noir, par exemple, je ne vais pas le psychanalyser, je ne veux pas savoir pourquoi, nous n’avons pas à interférer. Ce que le photographe veut il l’aura, et on va lui donner le maximum de ce que nous pouvons faire.
Vous l’aidez dans l’interprétation de sa pensée et du rendu de son travail.
Exactement, de sa pensée, du sens qu’il veut donner. Le sens parce que suivant comment vous allez impacter la photo, vous allez créer du sens ou pas. C’est pour ça que c’est intéressant de faire parler les gens et voir ce qu’il y a derrière.
Y a-t-il des projets qui ont généré des difficultés en termes techniques, justement ?
Tous les projets peuvent être complexes. Quand on vous demande un programme relativement facile à imprimer en 20 000 exemplaires, avec des façonnages un peu sophistiqués, ça devient compliqué. Un papier fin, du 65 grammes par exemple, avec des charges quadri importantes, c’est compliqué. Ce qui fait que ça se passe bien, c’est que les gens savent qu’ils vont avoir ce qu’ils veulent.
Ils ont un interlocuteur en qui ils ont confiance.
Ils ont toute la chaîne de fabrication qui répond.
Démarchez-vous des éditeurs ?
Non, ce sont eux qui viennent à nous après avoir vu des livres que nous avons imprimés.
C’est vrai qu’il y a des imprimeurs spécialisés, comme Graphius en Belgique, comme CBS en Italie. Et quand on aime les livres de photos, qu’on regarde où ça a été fabriqué, qu’on voit que finalement à Marseille avec CCI on peut faire de très belles choses, naturellement, on vient plutôt vers vous plutôt que d’aller à Gand ou à Vérone.
Après, c’est vrai que ces imprimeries gèrent des volumes importants. On ne va pas jouer dans la même cour, mais avec nos machines, les formats qu’on peut faire et les quantités qu’on peut tomber dans notre secteur, on est à l’aise. Beaucoup de jeunes viennent nous voir pour avoir des conseils. Un jour, peut-être, ils feront leur livre. C’est un échange, c’est constant, sinon ça n’a aucun intérêt.