Olivier Monge Water please
Ce projet photographique d’Olivier Monge / MYOP explore l’identité et le patrimoine ancestral de Marrakech : l’eau et les Palmiers. Marrakech s’est construite autour de l’eau qui arrive directement du proche Atlas. Au fil des siècles, les aménagements hydrauliques ont permis, malgré un climat aride d’en faire La ville jardin. Depuis 30 ans, l’urbanisation de la ville et sa modernisation ont complètement changé le système hydraulique millénaire, remplaçant les bassins de réserve et les khettaras par des canalisations souterraines. De la même manière, la palmeraie a fondu pour laisser place à l’agran-dissement de la ville. Les deux identités propres à cette ville ont, en très peu de temps, disparues visuellement du paysage. Je propose donc une interprétation de ce patrimoine désormais invisible comme une métaphore de sa disparition et la recréation d’un souvenir. Le patrimoine est une notion qui se transforme au fil du temps et des cultures, c’est une idée construite. De la même manière, je construis des images à partir du matériau patrimonial : l’eau, le palmier, la khettara, l’oued. Pour l’eau et le palmier, la superposition de dizaines de photographies fait apparaître une trame, une matière nouvelle nous laissant libre de construire un nouvel imaginaire. Pour l’oued, la khettara, c’est la notion d’échelle et de contexte qui disparaît faisant place à une sorte de cartographie, de vue aérienne ou satellitaire qui serviraient à montrer un territoire et son identité géographique. Pour le brise-lame, le contexte est aussi perdu dans cette lumière très dure mettant en avant l’aspect sculptural et intemporel de ces objets qui protègent les ponts.
Extrait de la résidence Jardin Rouge, Fondation Montresso, Marrakech, septembre 2019.