Hélène David Noces ou les confins sauvages
« Et, pour qu’aucune partie du monde ne fût frustrée de sa part d’êtres vivants, les astres occupent la plaine céleste, en compagnie des dieux pourvus d’un corps ; les poissons aux luisantes écailles établirent leur demeure dans les ondes, la terre s’appropria les bêtes encore sauvages, l’air mobile, les oiseaux ». Ovide, Les Métamorphoses
« Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. À certaines heures, la campagne est noire de soleil ». Albert Camus, Noces à Tipasa
Noces ou les confins sauvages est un récit photographique contemporain aux frontières du réel et du merveilleux. À travers ses différentes restitutions, je souhaite convier le lecteur à une traversée sensible du littoral méditerranéen, vécu comme un prolongement de l’intime et du familier, mais aussi un lieu de surgissement possible pour le fantastique et les mythologies.
Le territoire de Noces est le Parc national des Calanques, perçu comme un espace de dialogue entre la mer, les bêtes et les hommes. C’est l’histoire d’un devenir commun, enchanté et vulnérable. Aux portes de Marseille, les corps se déploient au contact des éléments, entrent en relation avec le vivant non humain, consentent à devenir perméable au sauvage. S’ouvre alors un monde de sensations, de perceptions, d’expériences sensorielles, où le corps, plus vivant, plus présent, s’engage dans une relation « au-delà de l’humain » avec les êtres visibles et invisibles qui l’entourent.
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L’ouvrage Noces ou les confins sauvages a été publié en 2018 aux éditions sun/sun