Lionel Fourneaux est né à Suresnes le 1er mars 1954. C’est avec un Instamatic Kodak offert par son père qu’il fait tout jeune ses débuts en photographie en assumant la mémoire visuelle de la vie de sa famille (une matière/manière qui sera la sienne par la suite). Après ses études de lettres à la Sorbonne à Paris, il commence à montrer ses premières recherches et obtient en 1979 le prix du jeune photographe aux Rencontres Internationales de la Photographie à Arles ainsi qu’une bourse de la Fondation Nationale de la Photographie à Lyon. Il participe ensuite à l’aventure de la page courrier du journal Libération et découvre le monde de la scène et ses acteurs en travaillant de 1982 à 1988 au Théâtre National de Chaillot, dirigé alors par Antoine Vitez.
Les années 90 voient sa recherche subir une transformation profonde. Il délaisse assez brusquement les joies de la cueillette pour une pratique plus réflexive, plus grave. Il interroge la matière, le sens et l’usage des images à l’aide d’un dispositif de prise de vue à la verticale, voire sans appareil de prises de vue. Il met ainsi en espace des dispositifs photographiques faisant appel soit aux photographies prises depuis toujours, un véritable gisement pour une exploitation nouvelle, soit aux images et écrits des autres, du monde, une manière de mettre en regard passé et présent, intime et collectif, reproduction et intervention. Ayant réduit au minimum le geste proprement photographique, il manipule inlassablement les images d’images afin d’en creuser le sens et les expose à des traitements qui les altèrent et les métissent pour une lecture nouvelle et critique. Peau de chagrin, Libre de droits, Présomption d’innocence, ensembles d’images défocalisées sur la mémoire de la guerre et de l’origine ont été exposées à la Galerie Emmanuel Perrotin en 1994, au Centre d’Art Contemporain de Basse- Normandie en 1995 et à la galerie Le Réverbère en 1996. La pièce Bruit de fond (1998), hantée par la nécessité de la transmission des histoires, est montrée à la Galerie Le Réverbère en 1998, à Genève et Marseille en 1999… La pièce La mort dans l’âme où il consume le support photographique est exposée à Toulon en 2002, au Réverbère en 2006, à la galerie Baudelaire à Anvers en Belgique en 2009 et en 2017 à Arles sur les murs de l’hôtel particulier.
Plus récemment et dans la foulée de l’avènement du numérique et des possibilités de la numérisation, Lionel Fourneaux magnifie dans la pièce Zapping le point de trame d’images collectives collectées dans la presse écrite, un travail exposé en 2008 à la galerie Vol de nuits à Marseille. Il associe dessins d’enfants et images personnelles dans la série Attractions montrée à la galerie le Réverbère en 2012, s’attarde sur la beauté écorchée des constructions en chantier dans le secteur du bâtiment qu’il photographie professionnellement avec la série Les attentes, A hauteur d’homme ou Partir du vide, interroge dans la pièce Lieux communs la vacuité des images des décors standardisés du monde tertiaire à l’aide de dialogues ironiques au style convenu. Avec la pièce Un, deux, trois, soleil ! il continue de creuser la piste de l’intime et tire les leçons de l’âge en mettant en page des photogrammes tirés des films VHS sur ses enfants, un travail exposé à la galerie le Réverbère dans l’exposition de groupe La double vie des images en 2015, puis à Grignan dans l’exposition Un temps dilaté.
Lionel Fourneaux s’est aussi engagé pendant une douzaine d’années dans une action pédagogique et artistique en milieu scolaire et universitaire (plus de 25 ateliers en région PACA, Rhône-Alpes et Ile-de- France). Il a été ainsi invité à partager son expérience dans divers colloques sur la photographie, Arles, Dijon, Istres, Marseille, Valence…
Ses photographies se trouvent dans de nombreuses collections publiques et privées et sont visibles sur le site du studio de création Hans Lucas qu’il rejoint en 2016.
A titre professionnel, il travaille pour des entreprises comme La Française des Jeux, Chronopost, ECA Group, SNI, Malakoff Médéric et depuis 2008 pour la direction du groupe SNEF (15 000 salariés) dont il est le photographe officiel.